Tournée 2024
Partager le bonheur de la nage en eau libre, c'est aussi montrer les différents visages de ses pratiquants et pratiquantes. Leur motivation, leur provenance, leur âge, leur expérience : tout cela varie. Mais ils et elles ont tous et toutes en commun un grand sourire au contact de cette activité. J'ai rencontré la majorité d'entre eux et elles lors de la tournée estivale 2024. J'ai le plaisir de vous les présenter ici. J'ai maintenant le bonheur de vous partager ce moment de rencontre dans un cours d'eau du Québec.
Merci à chacun et chacune d'entre vous de m'avoir confié pourquoi vous dites aussi : « Moi, j'nage. »
Jean Crête a toujours nagé, en piscine et en eau libre, en observant les bons nageurs et nageuses pour améliorer sa technique. Le jeune octogénaire a la chance de vivre près du parc national de la Mauricie, qui regorge de lacs magnifiques à explorer à la nage. En 2022, lui et d'autres nageurs ont décidé de relever le défi de nager un minimum de 1 km dans 15 lacs du parc. L'été s'est terminé avec la visite de plus de 20 lacs dans le parc et de 5 autres aux alentours. Sa bonne humeur est contagieuse, et ce fut un réel bonheur de nager avec lui en Mauricie!
Roxanne Turcotte m'a contacté dès le début de la création du site internet de Nage en eau libre Québec et m'a exprimé son envie de nager dans le plus grand nombre de lacs possible. Nous avons continué de nous écrire toute l'année, partageant même nos explorations de la baignade en eau froide. Nous sommes également toutes les deux inspirées par des balados ou des films sur la nage, comme le court-métrage Two Hundred and Fifty Lakes qu'elle m'a fait découvrir. Enfin, nous rêvons toutes deux de participer à un voyage de nage à l'étranger.
Elle s'est jointe à nous pour notre visite au lac de la Sablière à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Lorsqu'on parle de nage en eau libre, certaines personnes affirment qu'elles n'oseraient jamais essayer. D'autres, comme Roxanne, même si elles ne savent pas trop par où commencer, ont le courage de chercher comment y parvenir. Est-ce qu'on peut nommer cela l'appel de l'eau libre? Je décris cela comme une envie irrésistible de s'adonner à cette activité, que ce soit pour compétitionner ou pour le simple plaisir.
J'espère nager souvent avec Roxanne. Qui sait où nos aventures de nage en eau libre pourraient nous mener?
Lorsque j’ai rencontré Julie Paradis à la plage Saint-Zotique, près du lac Saint-François, j’ai immédiatement remarqué la petite étincelle dans ses yeux lorsqu’elle parlait de l’eau libre. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’elle m’a révélé qu’elle avait commencé son aventure en eau libre seulement l’an dernier.
Amoureuse de tout ce qui est aquatique, elle avait pratiqué la plongée en apnée et savait bien nager, mais c’est seulement l’an dernier qu’une amie l’a convaincue de nager dans le lac Saint-François. Julie apprécie particulièrement deux aspects de cette pratique : l’effet méditatif et l’immersion en nature. Elle a travaillé très dur pour adapter son rythme de respiration. Elle raconte en riant qu’elle est souvent tellement absorbée dans sa bulle qu’elle oublie de naviguer et change de trajectoire.
C’est en compagnie d’autres nageurs et nageuses qu’elle a réussi, à la fin de sa première saison, à nager 5 km. Elle rêve un jour de traverser le lac Saint-François, soit environ 10 km de nage. Une telle traversée en pleine voie maritime du Saint-Laurent nécessiterait assurément beaucoup de sécurité. Mais c’est de cette étincelle dont je parlais : quand on aime la nage en eau libre, un cours d’eau nous appelle toujours à le traverser.
Ricardo Pan Neves a aidé de nombreuses personnes à nager pour la première fois dans le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Québec. J'ai perdu le compte du nombre de personne à qui il a expliqué les marées et répété que, peu importe les circonstances, le plus important est de respirer et de rester calme. Arrivé du Brésil avec sa famille il y a quelques années, Ricardo a commencé à nager en eau libre dans l'océan à Rio de Janeiro en 1998. Il s’est entraîné durant des années, jusqu'à être capable de nager une distance de 24 km.
À son arrivée au Québec, il fut surpris de constater que les Québécois et Québécoises ne profitaient pas du fleuve pour nager. Depuis notre rencontre, je m'interroge de plus en plus sur notre relation avec le Saint-Laurent. Il est vrai que sans Ricardo, je n'aurais probablement jamais nagé dans le fleuve. alors qu'avec lui, je m'y sens en sécurité. Il nage avec une telle assurance qu'il inspire confiance et bien-être. Il est toujours heureux de partager des beaux moments dans le respect des limites de chacun.
Annie Drouin se souvient d’avoir regardé les nageurs et nageuses dans un lac au loin et de s’être dit que ce n’était pas pour elle, mais pour des triathlètes avertis. Puis, il y a cinq ans, elle a osé. Depuis, elle prend plaisir à plonger en pleine nature, à faire corps avec l’eau, à s’y amuser… à être libre!
Quand je l’écoute parler d’eau libre, j’ai l’impression qu’elle ne voudrait plus s’en passer. Elle y a trouvé sa respiration, son mantra. Elle a véritablement trouvé un espace mental entre elle et le lac : « Y’a quelque chose d’éthérique dans le fait de glisser sur l’eau… le temps semble suspendu entre chaque coup de bras. » Ceux et celles qui connaissent cet état, ce moment, le savent. Le temps d’une inspiration, le regard capte furtivement de magnifiques points de vue sur le paysage et sur les coups de bras de nos partenaires de nage. Le tout, au rythme des vagues et de la respiration.
Annie est fière d’être sortie de sa zone de confort et vous en souhaite autant. Ses propos m’ont rappelé le livre Mindfulness in Wild Swimming - Meditations on Nature & Flow de Tessa Wardley. J’en profite pour vous en suggérer la lecture, à vous tous et toutes, ainsi qu’à elle!
Gabrielle LM a commencé à nager en eau libre il y a quelques années: elle est toujours partante quand vient le temps d’essayer quelque chose de nouveau! Nage à la noirceur au Xterra ou baignade en eau froide, c’est l’amie qui essaie tout avec joie et qui vous inspire à sauter à l’eau avec elle.
Elle préfère de loin nager sans wetsuit et elle est toujours une des première à délaisser le sien en début de saison. Elle aime aussi se lancer des défis personnels: alors qu’elle avait nagé le 1 km au défi « Nage ton lac Beauport » l’an dernier, elle s’est attaqué au 2 km cette saison avec brio.
Tracey Matthews nage en eau libre depuis plus de 15 ans. Forte de cette expérience, elle se sent confiante dans l'eau, quelles que soient les conditions. Elle nage régulièrement au lac Meech, à Britannia Bay, au lac Tremblant et au Colorado, car son travail l'amène à voyager. Ses distances préférées sont les 1,5 km, 3 km et 4 km, et elle a participé à plusieurs Ironman.
Le 13 juillet dernier, j’ai eu la chance de participer à la 17e édition de l’événement Bring on the Bay Open Water Swim et l'immense bonheur d’être soutenu(e) par The Cathy Brooks Swim Angel Program. Tracey était mon Swim Angel (ange-gardien de nage) durant l’événement. En nageant à ses côtés sur 1,5 km dans la rivière des Outaouais, j’ai été grandement inspiré(e) par sa confiance et son assurance dans l’eau.
Marie-Claire Fortin
Fondatrice du site Nage en eau libre Québec, nageuse récréative et passionnée, elle souhaite aider les nageurs à trouver des sites où pratiquer la nage en eau libre en toute sécurité et que les propriétaires qui peuvent permettre des accès soient sensibilisés et embarquent dans le mouvement.