Mieux connaitre les éléments
Les algues
Nager en eau libre? Beurk, vous n’y avez pas pensé, les algues!
À moins que vous ne possédiez un microscope, il n’est pas possible d’observer une algue en eau douce. Il est toutefois possible d’observer des colonies d’algues. Les colonies sont soit filamenteuses, soit sphériques. Si, en nageant, vous avez l’impression de petites billes de gel entre vos doigts, ce sont probablement des colonies sphériques d’algues vertes. Pour se protéger, elles se rassemblent en une sphère gélatineuse (jusqu’à 2 mm) pour éviter la
prédation.
Pour les algues filamenteuses, elles vont souvent se fixer sur des morceaux de bois ou des roches. On a l’impression que ces dernières ont des cheveux verts! Le seul danger réel est qu’elles sont extrêmement glissantes!
Les algues diatomées (brunes) recouvrent aussi les roches et les surfaces dures. Elles aussi sont très glissantes. Ces dernières assurent leur protection en sécrétant une enveloppe de verre appelée le frustule.
Ce que plusieurs nageurs et nageuses prennent pour des algues, sont en réalité des macrophytes ou plantes aquatiques. Elles sont, comme les plantes terrestres, plus complexes que les algues et on les dit vasculaires car elles possèdent des vaisseaux conducteurs. Parmi celles-ci, on peut nommer les rubaniers, les potamots, les naïas, les sagittaires, l’élodée, le myriophylle et plusieurs autres.
Classement des macrophytes selon leurs groupes fonctionnels. (1) Flottants libres. (2) Immergés enracinés. (3) Immergés libres. (4) Émergés. (5) Immergés à feuilles flottantes. (6) Amphiphytes (semi-aquatiques).
Source : https://www.mdpi.com/2071-1050/12/21/9202 : Aquatic Macrophytes in Constructed Wetlands:A Fight against Water Pollution, November 2020, Sustainability 12(21):9202 DOI:10.3390/su12219202, CC BY-SA 4.0
Sources :
Carl Axel Magnus Lindman — https://runeberg.org/nordflor/482.html, Domaine public.
Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé ''Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz'' 1885, Domaine public.
Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé — Flora von Deutschland Österreich und der Schweiz (1885) via http://www.biolib.de/, Domaine public.
Les poissons
Nager en eau libre? Vous n’avez pas peur des poissons?
Plusieurs nageurs et nageuses craignent l’eau libre à cause des poissons. Cette crainte est tout à fait injustifiée. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Comme nous, les poissons ont un sens dominant. Leur ligne latérale est composée d'un grand nombre de capteurs qui envoient une information à leur cerveau via un long nerf qui relie tous ces capteurs. Lorsqu'un objet ou un organisme vivant se déplace dans l'eau, il génère une onde captée par la ligne latérale ce qui informe le poisson sur la taille, la vitesse et la direction de cet objet. Ceci peut fonctionner même si l'eau est trouble. Une fois l'information reçue, il aura à choisir parmi deux possibilités. Soit c'est plus petit que lui et il considérera l'objet comme une proie, soit c'est plus gros que lui et il considérera l'objet comme un prédateur ce qui déclenchera un comportement de fuite. Comme il est peu probable que votre taille soit inférieure à celle des poissons, vous déclenchez invariablement un comportement de fuite et les poissons s'éloignent de votre parcours de nage.
Une chose demeure toutefois à craindre, ce sont les petits poissons morts sur la rive qu'on appelle les épinoches. En mourant, l'épinoche raidit ses 3 épines et attend le passage d'un pied indolent. La douleur est immédiate et assez intense. Assurez-vous de bien désinfecter le site d'entrée des épines.
Extrait de l'affiche Poissons d'eau douce du Québec
Source : mffp.gouv.qc.ca
Les oiseaux
Nager en eau libre? Oh! Je vais nager avec de beaux oiseaux.
Ici, vous allez me trouver moins drôle. On va parler d'un problème important pour la nage en eau libre. Les oiseaux peuvent causer beaucoup de désagréments à la pratique de la nage. La contamination des eaux de baignade par les oiseaux représente un réel défi au maintien de la qualité de l'eau. Une seule déjection de goéland rend 100 m3 impropre à la baignade.
Les activités des Nageurs de l’Ashuapmushuan sont suspendues tous les automnes suite à l’arrivée des oiseaux migrateurs (oies des neiges et bernaches du Canada). Ils sont près de 10 000 à occuper la rivière lors de cette période. Les signes de présence sont faciles à observer; on voit des milliers de plumes et de duvets à la surface de l’eau.
Évitez de nourrir les oiseaux aquatiques; leurs excréments peuvent contenir des bactéries ou des parasites tels les cercaires (de petites larves pouvant causer la dermatite du baigneur) qui peuvent contaminer l’eau.
Les oiseaux le plus souvent observés lors de nos traversées de la rivière sont le goéland, le plongeon huard, le pygargue, l’hirondelle et les limicoles. Il est sage de ne pas perturber leur habitat, car ils sont très importants pour l’écosystème aquatique.
Paul-André Bouchard
Biologiste de formation et nageur passionné, Paul-André est aussi notre ambassadeur pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Depuis 10 ans, il supervise et anime le groupe des Nageurs de l'Ashuapmushuan à Saint-Félicien.
En 2024, il a traversé la rivière de si nombreuses fois qu'il a nagé la distance de 64 km soit l'équivalent de la traversée du lac Saint-Jean aller-retour.