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Photo du rédacteurPatrick Haag

La Traversée internationale du lac Léman à la nage

13 km de Lausanne, en Suisse à Évian-les-Bains, en France



En juillet 2022, j’ai fait la traversée du lac Léman à la nage, un parcours de 13 km à vol d’oiseau depuis Lausanne (Suisse) jusqu’à Évian-les-Bains (France). Ce fut l’accomplissement de plus d’un an d’entraînement et tout un défi!


Je nage depuis que j’ai trois ans, j’ai été sauveteur à l’adolescence et c’est le sport que j’ai toujours préféré. À l’âge de 15 ans, j’ai pratiqué le triathlon, mais la portion course à pied m’a toujours fait souffrir. Et pour cause, à la suite d’un triathlon, et à cause d’une prédisposition génétique, j’ai fait une thrombose veineuse au niveau de la veine cave est des veines iliaques. À ce moment, j’ai ralenti, l’intensité a changé. J’ai continué l’activité physique, mais à mon rythme, un rythme beaucoup plus lent, avec beaucoup moins d’endurance que la plupart des gens. Je n’ai jamais participé à un événement sportif par la suite… jusqu’à cette année!


Grâce à une nouvelle voisine, Solène, une Française de St-Gervais, qui nous a invités à venir nager avec elle il y a deux ans, j’ai redécouvert mon amour pour ce sport. J’ai réalisé que je pouvais être rapide, que je pouvais nager sur de longues distances; je pouvais enfin performer! J’ai transféré ma nage de la piscine au lac et j’ai commencé à enchaîner les distances : 2, 4, 6, 10 km! Un jour, Solène m’a proposé la traversée internationale du Léman, j’ai accepté le défi!


La traversée


Je me suis envolé pour la Suisse au début juillet pour prendre part à la traversée.

Le vendredi 15 juillet avait lieu à Évian le briefing technique afin d’expliquer aux participants le déroulement de l’épreuve et les règles de sécurité. Belle ambiance, soleil mur à mur, chaleur, une belle soirée à rencontrer les autres athlètes.


Après un bon repas, j’ai préparé mon équipement pour le lendemain : combinaison, bouée de natation, lunette de natation; tout prêt pour un réveil à 5 h 30!


Photo @Patrick Haag


À ma grande surprise, j’ai très bien dormi et j’avais hâte de nager! Arrivé à Lausanne, direction plage Bellerive pour le départ. 


Mon départ devait être à 8 h 30, mais fut reporté à 9 h puisque le lac était apparemment trop agité. Sous un soleil de plomb, une eau à 24 °C et un lac redevenu relativement calme, j’ai pris le départ avec une vingtaine d’autres athlètes. Au total, c’est plus de 250 athlètes qui partiront en vague jusqu’à 10 h, les plus rapides partant les derniers. 


Pour réussir ma traversée, je devais nager chaque kilomètre sous la barre des 20 minutes. Let’s go!


Mon départ fut parfait, pas de stress, le respire déjà facile, pour les quatre premiers kilomètres je suis resté à la tête de ma vague. Comme points de repère, il devait y avoir des bouées jaunes à chaque 2 km, des kayakistes devaient également nous montrer le chemin. Chaque bouée était un point de ravitaillement. Après 2 km j’avais déjà faim, j’avais hâte d’atteindre la première bouée.



Malheureusement, la première bouée était à 4 km (au lieu de 2) et les kayakistes nous ont guidés un peu trop vers l’ouest dès le départ, résultat, nous devions nager vers l’est pour atteindre la première bouée. J’ai réalisé que je commençais à nager en parallèle avec le rivage! J’ai donc repris ma trajectoire vers Évian. Heureusement, j’avais pris avec moi des gels et barres énergisantes. À près de 5000 m, j’ai pris une pause et je me suis ravitaillé.


Le lac Léman est immense, le plus difficile est de nager en ligne droite vers l’arrivée. J’ai passé une grande partie de ma traversée à lever la tête afin de repérer les bouées au loin, d’autres nageurs ou les kayakistes. Il y a certains repères au niveau des montagnes et il est possible d’apercevoir Évian, mais le plus facile est d’avoir un kayakiste à ses côtés! Du 6e au 8e kilomètre, j’ai eu la chance d’avoir ma kayakiste personnelle, elle a su me diriger et m’aider à garder le cap. À partir du milieu du lac, les courants sont forts, l’ondulation du lac donne le mal de mer, vous vous sentez déporté vers Genève. Du 6e kilomètre jusqu’à l’arrivée, j’ai dû à plusieurs reprises nager un peu plus vers l’est… accumulant chaque fois quelques centaines de mètres supplémentaires.


J’ai réussi à rallier les bouées 10 et 12 sans problèmes. Arrivé à la bouée 12, j’avais déjà 13 km d’accumulés; il me restait encore près de 2 km pour rejoindre Évian!


Les derniers kilomètres furent les plus difficiles, je m’étais entraîné pour 13 km, le courant était de plus en plus fort. J’ai dû pousser mes limites, me ressaisir et foncer vers la rive; à ce moment ma hantise était de ne pas terminer dans les temps, de me faire sortir de l’eau avant même de terminer. Le but était si près, mais à la fois si loin.


Finalement, j’ai atteint le couloir délimitant l’arrivée, j’ai aperçu progressivement le fond du lac, j’y étais, j’avais réussi! Au total, c’est 15 km de nage que je venais de nager, ma plus longue nage à vie.


Ma famille et nos amis de St-Gervais m’attendaient, j’étais fier d’avoir réussi mon défi!

J’aurai rallié Lausanne à Évian en 6 heures 9 minutes pour 15 km. Il y a deux ans, je n’aurais jamais pensé être capable de nager une telle distance.


Ma médaille au coup et ma bouteille Évian dans la main, j’étais heureux!


Photo @Patrick Haag





Patrick Haag


Natif de Gatineau, triathlète et sauveteur dans sa jeunesse, amoureux de l’eau depuis toujours, Patrick cultive une relation amour-haine pour le sport à la suite d’une thrombose veineuse à l’âge de 15 ans. Incapable de courir et limité dans la plupart des sports au niveau de l’endurance, c’est le retour à la nage en piscine et par la suite en eau libre il y a quatre ans qui lui redonne la capacité de se dépasser. Depuis, Patrick accumule les km jusqu’à effectuer des traversées de plus en plus ambitieuses au Québec et en Europe.

Photo @Patrick Haag

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